Centre de Ressources

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Préserver et partager les terres agricoles
RECOLTE
Recueil d’initiatives foncières

Une ferme intercommunale dans la métropole Grenoble-Alpes (38)

Maintenir et redynamiser l’activité agricole en zone périurbaine
décembre 2020
murier

La communauté d’agglomération de Grenoble-Alpes Métropole a créé en 2013 une ferme intercommunale sur la colline du Mûrier, lieu de détente et de récréation des citadins. Cette ferme permet de maintenir une activité agricole dans un territoire périurbain et de renforcer le lien agriculteur-citoyen en proposant une dimension pédagogique.

Situation

Grenoble
(38)

Grenoble-Alpes Métropole (« la Métro »), communauté d'agglomération d’environ 0,5 M d’habitants, réunit 28 communes dans la « cuvette » formée par les massifs de Belledonne, du Vercors et de la Chartreuse. La colline du Mûrier, qui s’étend sur 4 communes au sud-est, est préservée de l’urbanisation dès les années 70. En 1992, le CEMAGREF établit avec l’Association de Développement de l’Agriculture dans l’Y Grenoblois (ADAYG) un plan d’action visant à maintenir l’agriculture et les espaces ouverts, puis impulsent la création d’une association foncière pastorale (AFP) pour se doter d’outils de gestion. En 2000, la Métro met en place un plan local de gestion de l’espace (PLGE) et le secteur du Mûrier est identifié comme prioritaire. De 2007 à 2008 un travail y est mené pour construire un projet commun de territoire. Il ne reste qu’un seul siège d’exploitation sur la colline.

2007/2008 : travail de gestion concertée avec les 4 communes pour définir un projet de territoire

2009 : étude foncière

2010 : acquisition du foncier par la communauté d’agglomération

2010 : appel à projet

2010-2012 : travaux

2013 : installation des agriculteurs et première année de production

Repérer le foncier adéquat

La Métro finance une étude foncière, réalisée par l’'ADASEA, pour repérer les possibilités d’implanter un siège d’exploitation en élevage. L’ancienne ferme auberge du Mûrier apparaît comme une option. Les propriétaires, proches de la retraite, ont cessé leur activité chevrière depuis une dizaine d’années et se consacrent à une activité de restauration. Le tènement comprend 15 hectares (ha) de terres agricoles, 17 ha de bois, une auberge et une grange agricole. Devant le coût et l’état des bâtiments, la collectivité souhaite se porter acquéreuse des seuls terrains agricoles et forestiers et construire un bâtiment d’exploitation.

Négociation foncière et implication des porteurs de projet

L’ADAYG, sous couvert de la Métro, prend alors contact avec les propriétaires pour sonder leur intérêt à vendre et, par précaution, missionne la SAFER sur ce dossier. Au bout de 18 mois de discussion, la collectivité acquiers les 32 ha de terrains pour un montant de 150 000€ tous frais compris.

Dès lors, elle lance un appel à projet avec la chambre d’agriculture (CA) pour recruter des candidats à l’installation pour une activité d’élevage en agriculture biologique avec transformation fromagère et vente directe et une activité pédagogique avec accueil de scolaires. Les exploitants devront respecter un cahier des charges établi par la collectivité. Le comité de pilotage reçoit 8 dossiers et sélectionne un jeune couple qui a déjà commencé son parcours à l’installation et veut s’implanter localement. Le conjoint travaillait dans un jardin de cocagne tandis que sa compagne était en reconversion professionnelle, en école d’agriculture. 

Une ferme pilote pour renforcer les liens agriculteurs-citoyens

De 2010 à 2012, la collectivité entreprend les aménagements comprenant : des travaux de terrassement et de voirie pour assurer une accessibilité aux groupes scolaires, un bâtiment d’exploitation équipé (salle de traite, fromagerie…) et un logement d’habitation. Elle s’entoure pour cela de compétences, notamment du conseil en bâtiment de la CA et implique les porteurs de projets à l’ensemble de la démarche. Le montant de l’opération s’élève à 800 000€ avec une participation de la région et de l’Europe. Les 4 communes participent également à hauteur de l’impact sur leur territoire (la ferme est partagée entre la commune de Saint-Martin-d’Hères, sur laquelle est située le chemin d’accès et Gières, où sont construits les bâtiments).  Le projet prend plus de temps que prévu et le budget est revu à la hausse (difficultés d’accès, normes contraignantes pour la salle d’accueil). Néanmoins, en 2012, les deux agriculteurs investissent une exploitation « clef en main » et installent une quarantaine de chèvres. Ils signent un bail rural avec la Métro pour un loyer total de 1200€/mois. Le bâtiment étant calibré pour 80 animaux, ils s’offrent une perspective d’évolution dans les prochaines années. 

 

Un couple de jeunes agriculteurs hors cadre familial s’est installé sur les communes de Saint-Martin-d’Hères et de Gières en agriculture biologique avec transformation fromagère. Leurs produits sont commercialisés à la ferme et sur les marchés environnants.

La dimension paysagère de la colline est entretenue par des opérations de débroussaillage et la pâture des animaux. 

L’accueil pédagogique : à la rentrée 2013, les deux agriculteurs rejoignent le réseau des « Fermes Buissonnières » pour accueillir les enfants des centres de loisirs et des classes vertes de l’agglomération

Un engagement politique fort de la Métro et des 4 communes pour mobiliser les ressources humaines et matérielles.

Une intercommunalité forte et des élus qui avaient déjà l’habitude de travailler ensemble.

Le travail de gestion concertée du territoire animé en amont par l’ADAYG

L’implication des techniciens qui croient dans le projet et soutiennent l’agriculture.

Les compétences autour de la collectivité : la SAFER et la CA.

L’implication des porteurs de projets, capitale pour définir le projet et pour maintenir les différents acteurs mobilisés.

La négociation foncière peut être épineuse et prendre du temps.

Des délais peuvent survenir en cas de procédures administratives (appel d’offre, etc.) qui demandent une capacité d’adaptation de la part des techniciens et des élus. 

Le coût d’une telle l’opération est très important si la collectivité veut répondre à certains standards (bâtiment à Haute Valeur Environnementale, salle de traite et fromagerie équipées, ferme pédagogique, logement…). Par ailleurs, les « économies » représentées par l’auto-construction, à la charge de la collectivité, n’avaient pas été anticipées.

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784
Oui
Acquisition foncière

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