La Ferme de la Closeraie à Magny les Hameaux (78)
Réinvestir les friches pour le maraîchage biologique
La commune de Magny-les-Hameaux redynamise son agriculture en 2014 avec la collaboration du Pôle Abiosol, et en bénéficiant d’un bail à construction sur une friche de 15ha appartenant à la communauté d’agglomération de St-Quentin en Yvelines. Après une première installation réussie en 2014, un deuxième maraîcher s'est installé en 2018, rejoint en 2019 par un berger.
Situation
Magny-les-Hameaux est une commune particulière : elle fait partie à la fois d’un parc naturel (PNR de la Haute Vallée de Chevreuse) et d’une ville nouvelle (l’agglomération de Saint-Quentin en Yvelines, développée depuis 1970). La pression immobilière a pu être en partie contenue, la participation au PNR étant conditionnée à une limitation de l'urbanisation. Elle compte 9 197 habitants en 2020. C’est la plus grande commune de l'agglomération. Elle comporte 80 % d’espaces verts et bleus et deux exploitations agricoles en grande culture céréalière. Les terres agricoles de la commune sont publiques : l’agglomération les a rachetées à l’Etat suite au passage du statut de ville nouvelle à celui de communauté d’agglomération en 2003.
2008 : Création de l’AMAP « Le Panier des Hameaux » (approvisionné en Eure et Loire)
2014 : Bail à construction entre la Communauté d'agglomération et la commune, et installation du premier maraicher
Mai 2015 : Première livraison AMAP
2018 : Installation du second maraîcher en couveuse.
Juin 2019 : Inauguration du bâtiment de la Ferme périurbaine "La Closeraie"
2019 : La coopérative Les Champs des Possibles signent un bail pour l’utilisation de la parcelle par un berger pour de l’éco-pâturage.
Une ambition pour la préservation de la vocation agricole des terres à l’échelle de la Communauté d’agglomération déclinée dans la commune
L’agglomération de Saint-Quentin en Yvelines initie un projet d’installation sur des terres en friche à Magny-les-Hameaux dès 2012. A la demande de la commune, elle finance les études nécessaires pour envisager une remise en culture, notamment d’un point de vue hydrologique, puis se retire et laisse la commune mettre en place seule le projet en 2014 via un bail à construction, tout en restant propriétaire des terres. Après révision du PLU, l’espace en friche est reclassé [c1] en zone agricole. La mairie, qui fait le choix d’investir à long terme sur ce terrain, réalise les aménagements nécessaires pour une exploitation maraichère et arboricole.
Un accompagnement par le pôle Abiosol permet l’installation d’un maraîcher en couveuse
Un appel d’offre est lancé par la commune en 2014 pour se faire accompagner : le pôle Abiosol rassemblant en Ile-de-France Terre de Liens, le GAB, le Réseau des AMAP et la couveuse d’activité Les Champs des Possibles est lauréat et anime le dialogue territorial. L’association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) de la ville créée en 2008 participe également au montage du projet et notamment aux aménagements de la parcelle (pose des clôtures, construction des serres, etc.). Les porteurs de projets finaux sont trouvés grâce à l’appui du pôle Abiosol. Un maraicher couvé au sein des Champs des Possibles s’installe finalement en 2014 grâce à la signature d’un bail rural environnemental.
- Après la première installation d’un maraicher et un arboriculteur sur 10ha en 2014, un deuxième maraîcher a rejoint la ferme pour compléter l’offre maraichère sur 3.5ha au terme de trois années comme "couvé" aux Champs des Possibles. Un éleveur d’ovins s’installe enfin en 2019.
- 800 000 euros investis notamment dans la construction du bâtiment de la ferme la Closeraie.
- Rachat d'une ferme historique (pérennité agricole en discussion) de la ville par préemption, grâce à une convention de veille foncière SAFER
- Volonté politique de l’équipe municipale
- Ancrage dans une ambition plus globale de pérennisation des espaces et des activités agricoles à l’échelle de l’agglomération.
- Le maraîcher en couveuse souhaitait s’installer dans la région
- Complémentarité des expertises au sein du pôle Abiosol a permis d’appuyer le projet à toutes les étapes.
- AMAP joue un rôle clé dans la mobilisation et la sécurisation du maraicher
- Coûts des investissements dans le bâti pour la collectivité
- Négociations avec les associations naturalistes présentes sur le Parc Naturel Régional quant à la remise en culture de la friche, source de biodiversité potentiellement intéressante.
- Complexité technique du dossier pour une commune de 9000 habitants.
- Le maire, vice-président de l’agglomération, a initié un plan de développement pour l’agriculture locale et les circuits-courts sur l’agglomération.
- Les espaces sur lesquels des baux précaires avaient été établis devraient faire l’objet de baux ruraux environnementaux pour pérenniser la présence agricole.
- La commune envisage la construction d’une cuisine centrale (mutualisée avec deux autres communes) approvisionnée localement, et travailler sur la diversification et la potentielle reconversion de fermes en grandes cultures pour des cultures maraichères notamment.