La commune de Loison-sous-Lens à l’initiative d’un projet de maraîchage (62)
Dans le cadre d’une politique d’aménagement durable et diversifié, la commune de Loison-sous-Lens saisit l’opportunité d’installer dans sa commune un maraîcher sur 2,3 hectares.
Situation
Le bassin minier est un secteur très artificialisé. L'agriculture est tournée vers les circuits long et l'agroindustrie avec un faible pourcentage de surfaces en bio. Certains élus souhaitent réintroduire une agriculture de proximité, en lien avec les enjeux d'amélioration de la qualité de l'alimentation et/ou d'insertion sociale.
Un autre enjeu, non spécifique du territoire, concerne la protection des aires d'alimentation de captage par le développement de l'agriculture bio.
2011 : Début de réflexion autour de l’écoquartier avec une Approche Environnementale de l’Urbanisme (AEU)
2015 : La commune fait appel à Terre de Liens pour l’acquisition d’une parcelle au sein d'une ZAC récemment créée
2016-2017 : Un appel à candidature pour le futur maraîcher est lancé
Janvier 2017 : Le maraîcher débute sa période de test agricole en couveuse
Septembre 2018 : La Fondation Terre de Liens valide le projet du maraîcher et l’achat de la parcelle
Septembre 2019 : Achat de la ferme par la Fondation Terre de Liens
2020 : Le maraîcher commence l’approvisionnement des deux cantines communales et réalise des ateliers pédagogiques
Un projet d’écoquartier associé à l’installation d’un maraîcher
Engagée dans une démarche d’urbanisme durable, la ville de Loison-sous-Lens débute en 2011 une étude basée sur une Approche Environnementale de l’Urbanisme (AEU) en vue de faire de la Cité 8 un écoquartier. Le projet de logements par un aménageur est finalement différé et la mairie poursuit la construction d'une cantine scolaire certifiée Haute Qualité Environnementale qui accueille ses premiers élèves en 2016. Pour l’approvisionner en fruits et légumes bio et locaux, les élus identifient une parcelle agricole attenante à la cantine et y projettent l’installation d’un maraîcher. Cette parcelle est la propriété d’un habitant disposé à la céder et avec qui la commune entretient de bonnes relations.
Du choix du maraîcher à son installation, un long parcours
Les élus souhaitent s’engager sur un portage du foncier par Terre de Liens afin d’assurer la continuité du projet maraîcher sur le très long terme et d’éviter la requalification de la vocation agricole de la parcelle. En effet, la parcelle identifiée se situe dans une agglomération très urbanisée. A l’initiative de la mairie, une rencontre est organisée début 2015 avec Terre de Liens, après des premiers contacts en 2012.
En 2016, l’appel à candidature est lancé par la commune pour trouver le futur maraicher dont le profil, les objectifs et l’expérience sont les plus en adéquation avec les souhaits de la commune (production partiellement destinée à la cantine scolaire, accueil pédagogique, etc.).
Après étude de la candidature de 8 porteurs de projet, l'un d'entre eux est choisi par le comité d’audition composé de différentes structures dont Terre de Liens, un espace test agricole, la Chambre d’agriculture, Bio en Hauts-de-France, un agriculteur en activité et le réseau des AMAP. En plus de son expérience en maraîchage Bio diversifié et de son projet en concordance avec celui de la mairie, le porteur de projet retenu est encore en couveuse agricole, c'est à dire en phase de test de son activité sur un autre terrain. Il n’est donc pas contraint par le temps pour s'installer et l’ensemble des démarches qui restent à effectuer ne constitue pas de freins majeurs.
Le processus de négociation engageant le propriétaire, la commune et Terre de Liens se poursuit. Finalement, en septembre 2018, la Fondation Terre de Liens valide le projet d'achat de la parcelle de 2,3 ha et la commune se charge de sa viabilisation. Elle rachète quelques parties de parcelles avoisinantes pour amener les réseaux d'eau et d'électricité, créer un forage, poser un piézomètre et construire un chemin d'accès carrossable à la ferme. Ces investissements sont réalisés par la commune avec le soutien de la Communauté d'Agglomération, de l'Agence de l'eau et du Conseil Départemental.
Une installation soutenue et inscrite dans le projet communal
L'installation du maraîcher et la création de la zone maraîchère s'inscrivent dans un projet communal conjuguant des fonctions de production, de sensibilisation des habitants ainsi que de protection de l'environnement. Pour cela, une convention exemplaire est signée entre la commune et le maraîcher pour s'accorder sur la bonne tenue des ouvrages publics, l'appui par le maraîcher aux ateliers pédagogiques ainsi que sur les volumes de fruits et légumes fournis aux cantines municipales. Le maraîcher écoule la plus grande partie de sa production sous forme de paniers (il n'existe alors aucune AMAP sur la communauté d'agglomération) et auprès de restaurateurs locaux.
- Pérennisation sur le long terme de terres agricoles dans une zone très urbanisée
- Projet reconnu comme « Projet pilote » au sein de la communauté d’agglomération
- Une convention exemplaire signée entre la commune et le maraîcher
- Premiers paniers en vente directe sur le territoire de la la Communauté d’Agglomération
- Une parcelle convertie en bio sur une aire d’alimentation de captage prioritaire
- L’impulsion initiale de la commune d’œuvrer en faveur de l’installation, de l’agriculture et de l’écologie, mais surtout son engagement et son soutien sur le long terme
- Le financement apporté par la Communauté d’Agglomération et l’Agence de l’eau pour la viabilisation de la parcelle, la construction d’un chemin d’accès à la ferme et la ceinture paysagère
- Le travail de précision sur les attentes de la commune en amont de l'appel à candidature permettant de sélectionner le bon candidat
- Le temps dont disposait le maraîcher avant son installation
- L’adhésion du propriétaire des 2,3 ha au projet
- La temporalité longue du projet qui aurait pu ne pas convenir à celle d’une installation en maraîchage
- L'installation sur une parcelle nue et nécessitant de nombreux aménagements peut s'avérer onéreuse (forage, raccordement au réseau, création d'un chemin, etc.)
- La communauté d'agglomération affirme sa stratégie agricole et alimentaire à travers le lancement d'un plan d'action "Système Agricole Territorial Durable". Cette installation, identifiée comme projet pilote a vocation à être valorisée et essaimée à l'échelle de l'agglomération.
Sur l'approche environnementale de l'urbanisme, méthodologie développée par l'ADEME :
https://www.ademe.fr/expertises/urbanismeamenagement/passer-a-laction/approcheenvironnementale-lurbanisme-2