Centre de Ressources

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Préserver et partager les terres agricoles
RECOLTE
Recueil d’initiatives foncières

La Vacquerie : un espace de productions agricoles diversifiées au cœur de la ville (41)

La Ville de Blois et Agglopolys collaborent pour l’installation de producteurs en zone urbaine
octobre 2024
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A Blois, dans le Loir-et-Cher, le durcissement de la réglementation sur les zones inondables a amené la Ville de Blois à reconsidérer le devenir de la Vacquerie. Cet espace en grande proximité du centre-ville, initialement perçu comme une réserve pour de futures habitations, accueille aujourd’hui plusieurs producteurs et productrices bio et des jardins partagés.

Situation

Blois
(41)

L'identité du quartier « Vienne », au sud de Blois dans le Loir-et-Cher, est marquée par son histoire maraîchère, agricole et pastorale qui jadis alimentait la ville. Les petites parcelles familiales cultivées sont, petit à petit, devenues le support du développement urbain de la seconde moitié du 20ème siècle. Ce développement est stoppé net à partir de 2008 par le Plan de Prévention des Risques d'Inondation (PPRI) rendant impossible la construction.

Au milieu de ce tissu urbain, le site de la Vacquerie constitue une clairière rurale. Avant la modification du PPRI, le site était destiné à la construction d’un écoquartier. Le projet abandonné, la Ville de Blois s’interroge sur le devenir du site, interface entre l’urbain et le rural mais également entrée de ville.

2008: Modification du Plan de Prévention des Risques Inondation interdisant les nouvelles constructions dans le quartier Vienne

2012: Propositions d’aménagements du site réalisée par un bureau d’étude

2013: Lancement des travaux d’aménagement du site : réhabilitation du forage pour l'irrigation, travaux de terrassement, voirie, réseaux et travaux paysagers (clôtures, portails, plantation...) et installation d’une première maraîchère

2017: Installation d’un collectif citoyen (fin du projet en 2021)

2021: Installation de 2 associations dont une étudiante

2022: Installation d’un second maraîcher

2023: Installation d’une pépiniériste et d’une productrice de plantes aromatiques et médicinales

2025: transmission à venir de la 1ère exploitation installée en 2013 à un de ses salariés

Un plan d’aménagement durable de la Vacquerie 

En 2012, les élus de la Ville et de la Communauté d’agglomération de Blois - Agglopolys décident d’aménager le site de la Vacquerie pour y accueillir une activité maraîchère. Les objectifs sont nombreux : assurer une production de qualité et en circuits courts, créer des liens entre les habitants et l’activité agricole, sensibiliser et former à l’agriculture… Mais comment faire cohabiter cette activité avec les habitations toute proches ? Un bureau d’étude est mandaté pour explorer les possibilités d’aménagements et de cohabitations. Cultures maraîchères, verger public, cheminement piétonnier et cycliste : l’aménagement est pensé comme un espace ouvert, favorisant la mixité des usages et le développement des liaisons intra-quartier. 

A l’époque, les Jardins de Cocagne, situés à proximité, sont en pleine expansion et prêts à appuyer l’installation de maraîchers sur le site de la Vacquerie. Le lycée horticole de Blois porte avec eux et Biocentre, un projet de couveuse de maraîchage bio « Les Prés d’Amont ». Le contexte est favorable au développement de l’agriculture péri-urbaine.

La mobilisation de foncier public pour installer des activités agricoles  

La ville de Blois met à disposition d’Agglopolys les parcelles dont elle est propriétaire sur le site de la Vacquerie (13 ha). Les travaux d’aménagement démarrent en février 2013 avec la réhabilitation du forage et des réseaux pour l'irrigation, les travaux de voirie (cheminements...), les travaux paysagers (clôtures, portails, plantations...). Le coût total de l’aménagement du site, porté par Agglopolys, s’élève à 268 800 €. 

Une première maraîchère tout juste sortie de la couveuse du lycée s’installe sur le site une fois les travaux terminés, avec un bail rural environnemental de 9 ans signé avec Agglopolys. Les porteurs de projets issus de la couveuse les années suivantes s’orientent vers d’autres sites, hors agglomération. Les parcelles disponibles sont entretenues par du pâturage.

En 2017, le collectif des métairies investit une parcelle de 2,7 ha sur la Vacquerie avec pour objectif de développer des jardins partagés ouverts aux riverains, un jardin pédagogique, des animations grand public et un jardin maraîcher. Le projet s’arrête finalement en 2021 pour des raisons internes à l’association.

Depuis 2021, une autre association « Intelligence verte » investit une partie de cette même parcelle avec une association étudiante de Blois « 41 patates » pour développer un jardin pilote collaboratif et évolutif de production alimentaire en agroforesterie et permaculture, à vocation sociale. Les étudiants assurent les plantations et l’entretien du potager avec l’appui d’Intelligence verte, et partagent la récolte avec les étudiants et personnes impliquées dans le projet.

Un maraîcher issu de la couveuse Les Prés d’Amont, sollicite la Ville de Blois et Agglopolys en 2018 mais son installation se fait sur un autre site propriété également de la ville. Il faudra attendre 2022 pour qu’un second maraîcher s’installe à la Vacquerie. S’en suit l’installation, en 2023, d’une horticultrice et d’une productrice de plantes aromatiques et médicinales. Trois de ces exploitants sont issus des « Prés d’Amont ». Une autre a pu tester depuis 2019 son activité au sein d’une exploitation située sur une autre commune d’Agglopolys, à 20 minutes de Blois. Une convention est établie avec la Chambre d’agriculture dès 2022 pour assurer le suivi des projets d’installation.

Aujourd’hui la Vacquerie accueille différentes activités : celles de 4 producteurs et productrices bio mais aussi des jardins partagés et un potager étudiant collaboratif (sur environ 9 ha). Les liens entre Agglopolys et les usagers du site sont réguliers et permettent de faire évoluer l’aménagement et le fonctionnement des lieux. Une véritable dynamique collective s’est installée entre les producteurs et productrices qui s’organisent, notamment pour partager du matériel et l’eau du forage.

  • Un contexte favorable avec une couveuse en maraîchage biologique créée en 2009 sur les terres du Lycée Horticole de Blois : l’espace test des Prés d’Amont. Actuellement trois exploitants installés sont issus d’un passage en espace test et une a pu tester son activité sur une ferme de l’agglomération. Les porteurs s’installent donc avec de l’expérience (jusqu’à 3 ans) et un projet consolidé.
  • Une volonté forte de la collectivité pour accompagner et investir (à noter que chaque installation nécessite un investissement de la collectivité : compteur d’eau, voirie pour l’accès à la parcelle...).
  • Une bonne entente entre les paysans-paysannes et leur implication dans le collectif avec des productions complémentaires.
  • Le suivi collectif (agricultrices et agriculteurs, agglomération, chambre d’agriculture) du site et du projet, en particulier grâce à une convention établie entre Agglopolys et la Chambre d’agriculture .
  • La collectivité doit travailler en mode projet pour mettre autour de la table tous les services qui sont concernés : développement économique, aménagement, urbanisme, espaces verts, patrimoine, etc.
  • Être en zone protégée bâtiments de France et en zone inondable pose des contraintes pour les constructions liées à l’activité agricole.
  • Si une des exploitations venait à mettre la clé sous la porte, la collectivité serait amenée à lui verser des indemnités pour les investissements réalisés par le paysan ou la paysanne (bâtiment, serres par exemple). Ce qui nécessite un engagement financier de la collectivité sur le long terme.
  • L’utilisation et la gestion de l’unique forage pour l’accès à l’eau, limitant le nombre d’installés.
  • Assurer la complémentarité entre les exploitations installées sur le site : type de productions, circuits de commercialisation.
  • Le verger public installé en plein cœur du site n’a pas créé la dynamique espérée : associations et citoyens qui n’avaient pas été impliqués en amont ne l’ont pas investi.
  • Trouver d’autres porteurs de projet car certaines parcelles intéressantes ne sont pas encore occupées tout en veillant à la complémentarité des exploitations et à l’accès à l’eau.
  • Travailler sur la filière BIO notamment auprès de la restauration collective et commerciale pour développer des débouchés aux producteurs et productrices installées.
  • Accompagnement du collectif qui réfléchit à moyen terme à un projet de vente directe mutualisée sur le site.
  • Compléter les cheminements doux dans le cadre de la coulée verte.
  • Repenser l’espace du verger.
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