« Il est où le patron ? » Chroniques de paysannes
Cinq paysannes d'Ardèche et du Briançonnais ont décidé de raconter leur quotidien à la ferme et brisent les clichés machistes et sexistes présents dans le monde agricole.
Au fil d’une saison agricole, dans un petit village de moyenne montagne, trois femmes paysannes, voisines de marché, se rencontrent, s’entraident et se lient d’amitié. Elles ont des parcours de vie différents : Jo vient de terminer ses études et s’installe tout juste pour reprendre une ferme caprine. Il y a cinq ans, Anouk a quitté la ville où elle habitait pour emménager à la campagne, depuis, elle est apicultrice. Coline, mariée deux enfants, est originaire du village. Elle a repris il y a dix ans la ferme et les brebis laitières de ses parents. Toutes trois sont confrontées au sexisme ambiant. En les suivant dans la pratique de leur métier, on accompagne leur cheminement quotidien sur les questions féministes et aussi sur la difficulté de la vie agricole. En partageant leurs expériences, ces femmes se donnent la force de faire entendre une autre voie que celle du patriarcat.
Écoutez les paysannes en polaire dans deux épisodes de podcast Binge Audio
Dans le monde paysan, 70% des emplois sont occupés par des hommes : les femmes, elles, sont souvent reléguées à des rôles subalternes et peu encouragées à travailler entre elles. Au-delà de la dévalorisation de leurs compétences physiques et des remarques misogynes, le sexisme en milieu agricole a aussi des conséquences directes sur les dispositions matérielles des femmes paysannes.
Qu’est-ce que l’éloge de la force virile produit sur les conditions de travail des paysan·nes ? Quelles sont les conséquences de la confusion entre travail agricole et vie du foyer pour les couples de paysan·nes ? Quel est l’intérêt des chantiers agricoles en non-mixité ?
- Épisode 2 - écouterIl n'est pas aisé de se faire une place dans la paysannerie lorsqu’on est une femme, et encore moins lorsqu’on est féministe. Les questions sur l’ensemble des rapports de domination ne s’arrêtent pas aux barrières des enclos.
Être féministe et éleveuse, est-ce incompatible ? En quoi les stéréotypes sexistes empêchent les femmes de se projeter dans l’agriculture et la paysannerie ? Comment faire évoluer les pratiques d’élevage dans une perspective antispéciste ?
