"Couveuses et espaces-test sortent du champ" Dossier Transrural Initiatives N° 485
La crise sanitaire semble avoir accéléré un phénomène souvent qualifié, peut-être exagérément, d’« exode urbain », le télétravail permettant d’envisager une installation à la campagne, où, suppose-t-on, la qualité de vie serait meilleure qu’en ville. D’où ce défi pour les territoires ruraux (que beaucoup n’avait pas attendu 2020 pour commencer à relever) : accueillir les nouveaux arrivants. Pour ces derniers, le pari consiste à se faire une place, notamment à travers la création d’activités. La mobilisation collective pour le développement rural (MCDR) Terreau, dans laquelle s’inscrit ce dossier, s’intéresse à l’accueil de nouvelles populations en milieu rural, en particulier sous l’angle du transfert d’expériences réussies de l’agriculture vers les autres secteurs d’activité. Parmi ces expériences, les espaces-test agricoles, un maillon important dans les processus d’accompagnement multiacteurs locaux, sont justement une réponse aux volontés d’installation de personnes non issues du milieu agricole. Ce dispositif peut-il être adapté dans les domaines de l’artisanat, de la culture, de l’associatif ? Nous verrons qu’il l’est déjà, de manière plus ou moins assumée et/ou conscientisée, dans certains tiers-lieux par exemple, ou dans certains dispositifs d’accompagnement des jeunes. Peut-on tout tester ? Qu’est-ce qui distingue un espace-test d’autres dispositifs existants (institutionnels notamment) de mise à l’épreuve des entrepreneurs ? Comment mettre le test d’activité au service des habitants et du lien social dans les territoires ruraux ? Exemples à l’appui, ce dossier esquisse quelques réponses, mettant notamment en avant les notions de droit à l’erreur, d’ancrage local et de collectif.